On débute la journée avec un « clean up drive », en gros une marche de nettoyage, le but n’étant clairement pas de nettoyer le barangay mais bien plus de nous montrer plus en détail la problématique et ce « clean up drive » à un effet qui n’était pas entendu.

Il interpelle la population qui nous regarde avec attention certains se joignent même à nous. Durant cette marche on s’aperçoit à nouveau de quelques points :

  • Beaucoup de déchets sont caché par les hautes herbes
  • Les déchets bouchent même les égouts ouverts, ce qui engendre des points d’eau groupie et comme vous le savez surement cela apporte des moustiques (une campagne de sensibilisation à cet effet est passé à la télé dans le contexte du Zika)
  • A certains endroits les immondices sont plus rassemblé, sont en petit tas comme si c’était une poubelle mais cela apporte de mauvaise odeur tout de même, vu le mélange de ce qu’on y trouve
  • Une chose qui nous frappe est dans la manière de faire ce nettoyage. Il n’y aucune différence qui est faite entre les déchets non-biodégradable (plastique- cannette, bouteille, …) et les déchets bio dégradables (déchet vert, feuille et branche des arbre, …). Pour rappel nous sommes avec les personnes qui veulent mettre en place le tri sélectif. Ceci amène bien des questions dont en autre qu’est-ce que le tri pour vous ?
  • Une autre chose aussi que nous constatons et qui nous interpelle est le fait que lorsqu’il y a une masse importante de déchets ceux-ci sont juste mis sur le côté, mis en contre bas (un peu comme mis sous le lit ou sous le tapis), idem pour les déchets verts qui sont repoussé un peu plus loin. Le but énoncer hormis le fait de nous montrer la problématique c’est de rendre la rue plus propre et de sensibiliser les habitants certes la mission est réalisé enfin du moins visuellement on ne voit plus de déchet sur la rue. Ceci soulève en nous bien d’autres questions, qu’est-ce que la pollution pour les Philippins ? Quelle différence font-ils entre pollution visuelle et pollution tout cours ? Les personnes sensibilisées au problème sont-elles réellement au clair des effets à long terme de cette pollution ? Quelles informations sont disponibles sur le sujet de la pollution ? quelle est la politique d’information sur le sujet ? Quel enseignement est-il donné au plus jeune sur cette problématique ?

En tous cas cette matinée qui avait pour but premier de nous montrer plus en détails la problématique est selon nous une réussite car elle a éveillé en nous pleins d’interrogations, et cela sur des choses qu’il y a peu nous semblait évidente et que nous pensions, peut être évidente pour toutes et tous, nous en ressortons grandi. Nous continuons notre « clean up drive » toute la matinée, chacun observe beaucoup tout en nettoyant les rues à la manière locale.

Il y a de quoi être découragé.

Après une bonne douche nous retournons au QG où nous prenons un moment pour fignoler nos suggestions que nous présenterons cette après-midi.

C’est le moment maintenant du colloque ceci se fait de manière décontracté autour d’un encas bien fournis. Nous présentons nos suggestions aux officiels du barangay et aux habitants du quartier.

Ensuite après nous avoir écouté attentivement, nous avoir questionné aussi principalement sur le comment cela fonctionnait chez nous ! Au tour maintenant des différents représentant de répondre à ces suggestions ! Ils nous répondront très simplement en reprenant suggestion par suggestion. Ce qui en ressort de ces réponses sont que la plupart des suggestions sont déjà en place et pourtant rien n’y fait.

Ensuite une discussion générale s’installe, discussion qui se passe dans plusieurs langues et dialectes. Ce qui en ressort sont le point suivant :

  • Ces solutions ont déjà été réalisées mais malheureusement, d’après les locaux, cela n’a pas apporté grand-chose aux habitants.
  • Les habitant sont fainéant, si l’on vient chez eux leur montrer ou voir s’ils font bien le tri sous peine d’amende, ils vont feindre de le faire, une journée puis reprendrons leur habitude qu’est de vivre au jour le jour sans penser à demain.

Et la vient ce qui semble être le problème principal le « Bahala na ». Le « Bahala na » est une chose bien compliquée à vous expliquer mais de manière très simpliste, et de ce que j’en ai compris, il s’agit d’un état d’esprit enraciné dans la culture Philippines. Le but de cet article étant de vous raconter une histoire nous n’irons pas plus loin dans cette définition. Cependant une chose que nous aimerions tout de même mettre en évidence ici c’est que ceci nous démontre à quels points une problématique peut être dépendant de la culture et que de venir avec des solutions toutes faite, ou des solutions que je qualifierai de copier-coller ne pourraient pas fonctionner par ce fait !
Ceci nous amène encore bien des sujets à méditer : Comment est-il possible de penser au futur écologique alors que l’on ne définit pas, ou même ne regardons pas le futur de la même manière ? Car oui le futur pour eux, c’est ce qu’il va se passer dans la journée, dans l’heure voir même dans le moment. Alors qu’au niveau écologique on parle en termes d’année 10, 20, 100 ans voir plus.

Vous remarquerez que dans les suggestions, que certaines ont été posé telles des questions, celle-ci ont apporté leur pierre à l’édifice, même si elles n’ont reçu aucune réponses précises elles ont le mérite d’avoir suscité ce débat entre tous.

Après cette longue, riche et chaude journée bien remplis un peu de repos pour attaquer la journée de demain.