Banaue

Une vue imprenable sur les terrasses de riz, Banaue est souvent l’endroit où les voyageurs posent leurs bagages pour visiter la province. Et c’est en effet une des bonnes solutions. Il y a une multitudes d‘organismes/familles qui proposent des tours. Que ce soit avec un guide lors d’un trek de quelques heures à plusieurs jours ou via un trajet en van qui vous emmène aux différents points de vue. Les possibilités pour visiter le coin sont grande. Notre goût de sortir des sentiers battus nous a fait jeter notre dévolu sur Batad pour poser nos valises. Nous ne sommes donc finalement que passé par Banaue, notre idée de départ était d’y revenir par la suite mais comme vous pourrez le lire ci-dessous, l’histoire en à décider autrement.

La ville restera donc pour nous une étape, mais vous retrouverez tout de même quelques photos de Banaue View Point réalisées à l’arrivée du trek de deux jours où nous avons traversé la province

 

Depuis Baguio comptez 10 heures de bus de nuit (vous pouvez aussi prendre un direct depuis Manila c’est plus rapide) pour rejoindre Banaue. De Banaue à Batad nous utiliserons un tricycle. Cela prendra une quarantaine de minutes. Il y a aussi le jeepney mais qu’un seul par jour ou le van bien plus cher

Un peu de trucs et astuces

Un petit conseil, lorsque vous êtes sur un lieu plus touristique, ou pas d’ailleurs, soyez alerte, sans être parano, quand des vendeurs vous alpaguent directement à la sortie des cars et que ces mêmes personnes vous proposent pleins de choses. Régulièrement ces personnes-là, sans être malveillante pour autant, tentent leur chance en essayant de vous vendre quelques choses en surévaluant plus que légèrement le prix. Des fois, s’en est même vraiment comique (ex : 2 550 pesos au lieu d’une centaine), si le prix vous semble vraiment ahurissant, n’hésitez pas à faire une blague à haute voix, (du style : je suis pas Barak Obama moi, j’ai pas besoin d’un convoi), et regardez la réaction des personnes autour de vous. Cela vous donnera une bonne idée de l’exagération de ce prix, les Philippins ont l’humour facile comme vous pouvez le voir ici.

Prenez votre temps, allez boire un café, demandez aux locaux qui sont autour, ou juste un peu à l’écart. Le mieux est encore de demander, avant d’arriver (ex : dans le car), les prix à plusieurs personnes. Comme cela, vous annoncez directement le prix pour aller à tel endroit et normalement vous trouverez facilement. Après tenez compte de plusieurs facteurs :

  • vos valises prennent de la place. Ça peut occasionner un surcout. Payer pour 2 au lieu de 1, ou 3 au lieu de 2 ;
  • le type de tricycle dans les lieux plus touristique. Ils sont aménagés pour transporter 6 à 8 personnes. Du coup si vous êtes 2, vous payerez le prix plein ;
  • si vous devez entamer une négociation, commencez avec la moitié du prix demandé, et n’hésitez pas à dire que vous allez trouver un autre moyen, quitte à revenir après.

Regardez bien car, souvent, les prix sont affichés, dans ce cas-là on ne négocie pas, quoique certains vous diront que oui, mais cela dépend où. Donc on s’en tiendra, à pas de prix affiché on peut négocier, si le cœur nous en dit, et si le prix est affiché on ne négocie pas. N’oubliez pas que tout cela se fait dans le respect de chacun. Tout le monde doit s’y retrouver mais aussi ne pas perdre la face, surtout quand ça passe devant plein de monde. Personnellement nous utilisons beaucoup l’humour mais nous prenons surtout notre temps.

Batad

Comme je vous le disais plus haut, le peuple des Ifugaos entretiennent les terres depuis plus de 2 000 ans mais pas des terres comme les autres ; des terrasses de riz construites par l’homme pierre par pierre à perte de vue. Voilà le paysage majestueux qu’offre Batad. Ce village a aussi été une surprise, mais à la différence de Baguio, nous n’avions rien lu dessus. Pour une fois, nous avions réservé à l’avance notre pension house (on avait rien d’autre à faire dans le bus). Nous avions donc réservé une chambre pour 2 nuits à Batad. Nous pensions que c’était à 5 minutes de Banaue. Certes ce n’est pas très loin ; compter un peu plus d’1 heure. Sachez aussi qu’il faut marcher pour y arriver. Reprenons depuis le début : on arrive avec le bus à Banaue à 6h du matin, complètement décalquer du voyage de nuit, là je donne le nom de notre guesthouse et le lieu, Batad, aux différents chauffeurs attendant les clients sortant du car. Plusieurs chauffeurs se désintéressent manifestement de cette direction qui semble loin mais d’autres nous disent que c’est à 30 min de tricycle. Nous sommes étonnées mais on se laisse guider.

Compter 300-400 pesos (pour 2 personnes avec bagages) en tricycle pour rejoindre Batad depuis Banaue. Après 45 minutes sur le tricycle, monter puis descendre, la route se stop net ! Les travaux de construction de la route sont loin d’être fini ! Le chauffeur nous indique le chemin. Et oui, Batad n’est accessible qu’à pied. Quelle belle surprise ! Vu notre état avancé de fatigue, réveillés depuis près de 30 heures, Marieke et moi se regardons, sans comprendre réellement ce qu’il se passe, et on commence à marcher. Sur les 15 minutes annoncer nous voilà arrivé à Batad après 20 min de marche !

Une fois l’administratif réglé, 20 Pesos/personne de taxe environnementale plus inscription sur le cahier de bord, nous prenons la direction de la pension qui se trouve en contrebas. C’est reparti pour une marche de 10 minutes, cette fois dans les escaliers, on est épuisé mais le décor époustouflant qui nous est offert nous le fait oublier…

Nous voilà arrivé, on est accueilli chaleureusement. L’endroit est charmant, bien aménagé, sa terrasse donne une vue imprenable sur l’amphithéâtre, sachez que ce gite va s’agrandir car le couple y vivant fait construire une annexe. Retrouvez toutes les infos ici

On y passera trois jours ressourçant, au calme des rizières. Bien sûr nous en profitons pour découvrir les alentours. L’impressionnante cascade, à 40 min de marche de la pension, vaut le détour. La randonnée, même si un peu raide car elle se passe à travers les terrasses et est accompagné de son lot d’escaliers, vous donne des vues différentes comme vous pouvez le voir dans la galerie. Je vous conseille d’utiliser un bâton de marche pour vous stabiliser dans ces escaliers (5 pesos). Au fait, n’oubliez pas que tout ce que vous descendez vous devez le remontez ! Cette cascade est puissante, au bas dans le bassin, l’eau qui y tombe crée du vent et des vagues, c’est assez impressionnant mais rafraichissant vous pouvez sans hésiter vous y baigner.

Notre visite nous a amené aussi à nous balader dans les rizières. Dans le village, il y a un peu partout des échoppes mais aussi des activités proposées par les familles y vivant. Une manière pour eux de gagner quelques pesos mais aussi de transmettre leur savoir faire. Chaque parcelle de riz appartient à une famille, il leur en incombe l’entretien. Chacun s’occupe de sa parcelle en plantant principalement du riz mais aussi, sur certaines, des potagers en l’asséchant d’abord. La plantation de riz est un travail difficile et manuel dont l’organisation des terrasses ne laisse que peu voir pas de place aux moyens mécanique actuel pour aider. On ne peut pas suppléer ce travail par des machines seul les buffles (Carabao) peuvent aider la main de l’Homme à labourer mais c’est toutes une histoire pour les y amener. C’est pour cela que certaines parcelles dans les terrasses ne sont plus utilisé/entretenu car il y a de moins en moins de jeune du village qui veulent s’en occuper. Ils préfèrent aller à l’école et apprendre d’autres métiers à la ville. (La taxe environnementale que vous payez à l’arrivée sert entre autre à entretenir les terrasses délaissés). Le riz est planté 1 à 2 fois par année. Sur Batad, ce n’est qu’une fois car ces plantations sont organiques, ce qui n’est pas le cas dans toutes les municipalités. Le riz est destiné à la consommation locale plutôt qu’à la vente nationale ou même international. N’oublions pas que tout ce qui doit rejoindre la ville pour y être vendu, ou acheté aussi d’ailleurs, doit être amener à la force des jambes. D’où, le riz et tout ce qu’ils peuvent faire pousser ici serviront d’abord à leur consommation.

Après un moment de repos, détente et découverte, de Batad, direction Banaue à pieds ! Deux jours de trek au travers des rizières au beau milieu de la saison des pluies…

Un peu de savoir-faire

Avant de planter le riz, les bassins sont laissés aux repos, après la récolte ils placent les tiges de riz sur le bassin et les laissent se décomposer. C’est un fertilisant naturel, qui aidera pour la prochaine récolte. Pendant cette période d’attente, les bassins sont entretenus, ils s’arrachent à la main toutes les mauvaises herbes, réparent les éventuels murets abimés, débouchent les canalisations, parfois labourent, … Une fois l’eau devenue noire, c’est le moment de retourner, labourer le sol afin de pouvoir planter le riz, en plantant une jeune pousse une à une, à la main, vous imaginez le travail !!! À partir du moment où l’on a planté le riz, il grandira, prendra d’abord une belle couleur verte. Comme vous pouvez en voir sur les photos puis lorsque la couleur jaune apparaît c’est que le temps de la récolte est arrivé. Cette récolte se fait de nouveau à la main tige par tige, qui sont attaché en petit ballot pour ensuite être amener au village où ils seront fouettés, battus, moulu et enfin tamiser. Tout cela pour extraire le riz de sa fleur (1 bol de riz cuit coute entre 10 à 20 pesos !). Dans la localité de Batad, ils font pousser du riz blanc, rouge et noir. Nous n’avons pas eu l’occasion goutter tous ces riz mais cela a piqué la curiosité de Marieke de savoir que le riz n’était pas que blanc !!